La blessure d’abandon, une notion élaborée par John C. Pierrakos, psychiatre et thérapeute renommé, constitue un concept fondamental dans le domaine de la psychologie et de la psychothérapie. Pierrakos, co-fondateur de la Bioénergie, a profondément influencé le champ de la psychologie corporelle et de la croissance personnelle à travers son travail novateur.

Blessure d'abandon
solitude peur de l'engagement

Origines de la théorie :

La théorie de la blessure d’abandon trouve ses racines dans les enseignements de Wilhelm Reich, pionnier de la psychologie somatique, dont Pierrakos fut l’élève. Reich avait identifié le concept de “cuirasse caractérielle” pour décrire les tensions musculaires chroniques qui reflètent les émotions refoulées et les expériences traumatiques. Pierrakos a ensuite développé ce concept en introduisant la notion de “blessure d’abandon”, mettant l’accent sur les schémas émotionnels et comportementaux résultant de l’absence de contact, de sécurité et de soutien émotionnel dans l’enfance.

Nature de la blessure d’abandon :

La blessure d’abandon se forme lorsque les besoins émotionnels fondamentaux d’un individu ne sont pas satisfaits de manière adéquate pendant les premières étapes de sa vie. Cela peut résulter de divers facteurs tels que l’absence physique ou émotionnelle des parents, des relations familiales dysfonctionnelles, des traumatismes précoces, ou encore des séparations prolongées. Ces expériences laissent une empreinte profonde dans le psychisme de l’individu, affectant sa perception de soi, ses relations interpersonnelles et sa capacité à réguler ses émotions.

Selon Pierrakos, la blessure d’abandon trouve souvent ses racines dans les expériences précoces de l’enfance, où des séparations douloureuses ou des absences émotionnelles peuvent créer un sentiment profond d’isolement et de déconnexion. La séparation initiatique du premier traumatisme qu’est la naissance, marque le début du processus d’individuation, mais peut également laisser une empreinte émotionnelle difficile et durable qui deviendra une blessure d’abandon ou de rejet.

Sur un plan spirituel, la blessure d’abandon peut être perçue comme une rupture de l’unité primordiale avec la source universelle. Le processus de séparation et d’individuation peut générer un sentiment de perte ou de déconnexion, qui se peut se vivre comme une blessure anthologique d’abandon ou de rejet au niveau émotionnel.

Manifestations de la blessure d’abandon :

Les effets de la blessure d’abandon peuvent se manifester de différentes manières, allant des troubles de l’attachement et de la dépendance affective à l’anxiété, la dépression, et même des comportements auto-destructeurs. Les personnes qui portent cette blessure peuvent éprouver une peur intense d’être abandonnées, se sentir incapables de se connecter profondément avec les autres, ou développer des schémas répétitifs de relations toxiques où elles se retrouvent constamment abandonnées ou trahies.

Selon l’approche de John C. Pierrakos, la blessure d’abandon comme la blessure de rejet sont deux blessures archaïques et il est plus courant pour un individu de développer l’une ou l’autre, mais pas nécessairement les deux en même temps. Pierrakos a exploré en profondeur ces deux types de blessures et leurs manifestations dans la psyché humaine.

La blessure d’abandon entraine souvent un sentiment de séparation, de solitude et de peur d’être laissé seul ou non aimé. Les expériences d’abandon émotionnel ou physique dans l’enfance peuvent créer un schéma de croyance selon lequel l’individu n’est pas digne d’amour ou qu’il est destiné à

être abandonné. Parfois cette peur de l’abandon peut entrainer une peur de l’engagement et pousser à abandonner avant d’être abandonné.

Les approches thérapeutiques :

La guérison de la blessure d’abandon nécessite souvent un travail approfondi à la fois sur le plan émotionnel, psychologique et corporel. Les approches thérapeutiques telles que la thérapie corporelle, la thérapie de groupe, l’hypnothérapie, la respiration hypno-holistique, l’EFT, le décodage biologique, la parole, thérapie psychodynamique peuvent toutes être bénéfiques dans ce processus de guérison.

Pour guérir la blessure d’abandon, il est souvent essentiel d’explorer et de travailler sur notre relation avec notre couple parental, ainsi que sur notre rapport individuel à notre père et notre mère. Ces premières relations familiales jouent un rôle déterminant dans la formation de notre sens de sécurité, d’amour et d’attachement.

Travailler sur notre relation avec notre couple parental implique d’explorer nos schémas relationnels, nos croyances et nos émotions associées à nos parents. Cela peut nécessiter un examen attentif des modèles de comportement et de communication que nous avons appris dans notre famille d’origine, ainsi qu’une prise de conscience des dynamiques intergénérationnelles qui peuvent influencer nos relations actuelles.

En outre, les pratiques spirituelles telles que la méditation et l’auto-compassion peuvent aider à renforcer l’estime de soi, en reconnectant avec l’amour en nous, pour nous, une reconnexion transpersonnelle* est possible.

La blessure d’abandon, telle que définie par John C. Pierrakos, représente un aspect crucial de la psyché humaine, influençant profondément notre bien-être émotionnel et nos relations interpersonnelles. En reconnaissant et en travaillant à guérir cette blessure, les individus peuvent libérer leur potentiel pour vivre des vies plus épanouissantes et authentiques, fondées sur la connexion, la sécurité et l’amour de soi.

* c’est ce qui se dévoile à l’individu quand il dépasse les limites du fonctionnement de l’ego, ou selon la définition de Maslow (1972), créateur du terme, un au-delà de l’individualité, un au-delà du développement de la personne individuelle.

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