L’exploration des blessures émotionnelles et de leurs impacts sur notre bien-être psychologique est un domaine riche et complexe qui a été influencé par de nombreux penseurs dans le champ de la psychologie et de la psychanalyse. Bien que les sous-blessures spécifiques d’injustice, de trahison et d’humiliation ne soient pas directement attribuées aux travaux des figures emblématiques comme John Bowlby, Donald Winnicott, Mélanie Klein ou Alice Miller, leurs recherches offrent un cadre profond pour comprendre comment de telles blessures peuvent se manifester et affecter notre vie.
John Bowlby, avec sa théorie de l’attachement, a jeté les bases de la compréhension des effets à long terme des relations précoces sur notre santé émotionnelle, établissant un lien potentiel avec des sentiments comme l’abandon (pouvant se manifester par des expériences de trahison) ou le rejet. Donald Winnicott a approfondi cette exploration en mettant en lumière comment les défaillances dans notre environnement initial peuvent mener à des sentiments d’humiliation ou d’injustice, impactant notre vrai “self”. Mélanie Klein, avec ses études sur les angoisses primitives, explore les origines des émotions qui pourraient être liées à ces sous-blessures, tandis qu’Alice Miller se concentre sur la guérison des traumatismes de l’enfance qui sont souvent à la racine de telles expériences émotionnelles.
Ces concepts ne sont donc pas à attribuer spécifiquement à John et Maria Pierrakos, mais ils peuvent être compris à travers le prisme des contributions de ces différents auteurs. Les sous-blessures d’injustice, de trahison et d’humiliation sont des thèmes universels dans l’expérience humaine, reflétant des défis fondamentaux dans notre quête d’estime de soi, de confiance et d’équité.
L’injustice, en tant que sous-blessure, concerne non seulement la perception personnelle d’être traité de manière inéquitable, mais elle s’étend également à une sensibilité à l’injustice à une échelle plus large. Quand la blessure d’injustice s’active, on peut, éprouver une profonde empathie et une réaction viscérale contre les inégalités, les discriminations ou toute forme d’injustice observée dans la société, ce qui peut les motiver à défendre les valeurs d’équité et de justice, même au-delà de leur expérience personnelle.
La trahison, quant à elle, évoque une rupture de confiance fondamentale, une promesse non tenue ou un engagement rompu, entraînant des sentiments de douleur profonde et de méfiance. Cette sous-blessure entraine des difficultés à faire confiance à nouveau, par crainte que les autres ne respectent pas leurs paroles ou leurs engagements et donc entraver la capacité à s’engager en général. L’abandon n’est jamais loin !
L’humiliation touche à l’estime de soi, provoquant une détresse émotionnelle intense lorsqu’on se sent rabaissé, dévalorisé ou ridiculisé. Cette sous-blessure peut rendre extrêmement sensibles aux critiques, au rejet ou à tout comportement qui peut être interprété comme dégradant ou irrespectueux. Universelles ces sous-blessures peuvent s’activer chez tout le monde mais auront une place différente en fonction de la blessure principale.
Les individus principalement affectés par la blessure de rejet ressentiront plus intensément l’injustice et l’humiliation, tandis que ceux qui vivent avec la blessure d’abandon seront particulièrement sensibles à la trahison et, dans une moindre mesure, à l’injustice et à l’humiliation. Cette dynamique n’est pas rigide ; elle reflète des tendances générales que j’observe dans mes accompagnements thérapeutiques.
Ces sous-blessures interagissent de manière complexe avec les blessures archaïques d’abandon et de rejet, influençant nos comportements, nos réactions émotionnelles et notre manière de nous percevoir et de percevoir les autres. Comprendre ces dynamiques permet d’identifier les schémas répétitifs dans nos vies et d’entamer un processus de guérison en prenant conscience de nos réactions, en travaillant sur nos émotions et en transformant nos expériences douloureuses en opportunités de croissance.
La prise de conscience de ces blessures et sous-blessures est essentielle pour briser le cycle des rôles dysfonctionnels que nous pouvons jouer dans nos relations, tels que définis dans le triangle dramatique de Karpman (sauveur, victime, bourreau).
En reconnaissant ces patterns, nous pouvons commencer à prendre du recul, à guérir nos blessures, et à établir des relations plus saines. Ces blessures, quand elles sont examinées à travers un prisme spirituel, nous invitent à contempler nos expériences de vie comme des reflets d’un voyage de l’âme. Elles peuvent révéler comment nos défis les plus profonds sont liés à un sentiment de séparation originelle, peut-être même dès l’accouchement, évoquant une quête intérieure pour retrouver l’unité et la complétude.
Cette perspective nous encourage à percevoir nos blessures non seulement comme des obstacles personnels mais comme des étapes cruciales dans notre évolution spirituelle, où chaque douleur et chaque épreuve porte en elle le potentiel d’un éveil plus grand et d’une réconciliation avec notre essence véritable. Elles nous offrent l’opportunité de transcender notre vécu individuel, nous ouvrant à une compréhension plus profonde de notre place dans le cosmos et de notre interconnexion avec le tout.
En explorant ces blessures en profondeur, nous nous donnons la possibilité de comprendre nos propres histoires, d’accueillir avec compassion nos parties blessées, et d’avancer vers une guérison authentique. Et vous, avez-vous identifié votre propre schéma de sous-blessure ? Reconnaître ces aspects en vous peut être un premier pas crucial vers une transformation personnelle et une libération émotionnelle.
https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2015-2-page-14.htm
https://www.cairn.info/publications-de-Pierrakos-Maria–19690.htm
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